Cette affiche de la librairie a été créée par le graphiste et dessinateur Pierre Durand, vers 1991, à une époque où il a produit de nombreux dessins dans le milieu LGBT notamment dans la revue Sortie, ou pour ACT UP Montréal, par exemple. Avec humour, l’affiche joue avec les stéréotypes gais et lesbiens, tout en mettant de l’avant le caractère convivial de la librairie l’Androgyne.

Fondée en octobre 1973, l’Androgyne est la première librairie gaie et lesbienne à Montréal. Bruce Garside et John Southin, enseignants à l’université McGill et fondateurs de l’association étudiante Gay McGill, sont à l’origine du projet en compagnie de Will Aitken. L’année suivante, Barbara Scales se joint à l’équipe. À cette époque la librairie était située au cœur du milieu gai Montréalais. 

Nous présentons quelques documents d’archives de la Librairie l’Androgyne, car il s’agit d’un lieu symbolique pour les communautés de la diversité sexuelle et de genre au Québec. D’abord une librairie anglophone, elle devient bilingue en 1976. Dès ses débuts, la mission de la librairie est multiple : elle procure des livres à une clientèle LGBT, mais aussi des livres portant sur le féminisme et des livres non-sexistes pour enfants. Pendant de nombreuses années, la Librairie l’Androgyne est un lieu d’échanges et de rencontres. Pendant les 10 premières années de son existence, près d’une centaine de personnes sont impliquées dans le fonctionnement. 

Contextualisation

Au début des années 1970, de premières activités culturelles gaies et lesbiennes s’organisent de manière publique à Montréal. La Librairie l’Androgyne est l’un des principaux lieux de rassemblement où sont organisées des activités culturelles et politiques pour les membres des communautés LGBTQ2S+.

À la même période, le groupe Gay McGill programme de nombreuses soirées de danse et des événements sociaux, qui sont très populaires auprès d’une jeune population LGBTQ2S+. Tous les mois, des centaines de personnes se rassemblent pour faire la fête! À l’image de la mission de l’Androgyne, qui est féministe, gaie, lesbienne, et non sexiste pour enfants, ces soirées de danse sont des moments où se côtoient les genres, à la différence des bars gais et lesbiens en non-mixité qui sont populaires à la même époque.

Au-delà du cas de Gay McGill, les activités culturelles organisées à cette période sont nombreuses et diversifiées. On pense, par exemple, à l’Association homophile de Montréal, Montreal Gay Women, ou à la Réunion des associations gaies et lesbiennes à Montréal. Des affiches sont conçues par chacun de ces groupes pour publiciser leurs activités. Ces créations graphiques permettent une plus grande visibilité de ces événements dans l’espace public. La conception de ces affiches est parfois le fait d’étudiant·es dans la continuité de leurs pratiques militantes – certaines affiches sont tracées rapidement au crayon – d’autres rendent compte de démarches créatives plus affirmées. Dans tous les cas, elles sont imprimées et affichées sur des babillards à travers la ville : dans les universités, les cafés, ou bien à la Librairie l’Androgyne.

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